
Notre méthodologie
L’Observatoire des médias sur l’écologie (OMÉ) repose sur une méthodologie d’analyse rigoureuse, construite avec l’appui d’un comité scientifique. Cette méthodologie tient compte des spécificités des différents médias audiovisuels. Elle est régulièrement adaptée pour intégrer les évolutions de grilles des programmes.
Les quatre piliers de la méthodologie
1 – Les sources de données
Depuis mars 2023, la société de veille Mediatree fournit à l’Observatoire les verbatims du flux audiovisuel. Chaque semaine, environ 1000 heures de contenus de la radio et de la télévision française sont ainsi analysées par les algorithmes de l’OMÉ.
2 – Un périmètre concentré sur l’information
L’Observatoire analyse les programmes d’information diffusés entre 6h et 23h par onze chaînes de télévision et huit stations de radio, publiques et privées. Il suit notamment les matinales et les journaux d’information des radios, les journaux télévisés quotidiens des chaînes, ainsi que certaines émissions d’enquêtes et de reportages. Pour les chaînes d’information en continu, c’est l’intégralité du flux entre 6h et 23h qui est analysée.
Les contenus de fiction et les autres programmes (de divertissement, culture etc.) ne sont pas inclus.
Le périmètre a été défini en collaboration avec l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), à partir de ses catégories de programmes.
3 – Un dictionnaire de mots-clés
L’Observatoire s’appuie sur un dictionnaire de mots-clés et expressions relatifs aux trois grandes thématiques environnementales : climat, biodiversité et ressources. Pour déterminer si un programme d’information traite les enjeux écologiques, l’Observatoire vérifie la présence de ces mots-clés dans les verbatims du flux TV et radio analysés.
📖 Un dictionnaire précis et évolutif
Les mots-clés sont classés en quatre grandes catégories selon les différents aspects des enjeux auxquels ils renvoient : causes, constats, conséquences et solutions aux crises environnementales.
Le dictionnaire est fréquemment mis à jour et vérifié. Il tient compte des formulations journalistiques les plus courantes.
L’Observatoire applique une méthode pour exclure les faux positifs – des mots non spécifiques aux sujets environnementaux – fréquents lorsqu’il s’agit de mots faisant partie du langage courant. Par exemple, la seule présence du mot « train » ne garantit pas que le sujet soit environnemental, mais la co-occurence du mot « train » avec le mot « bilan carbone » classerait le sujet dans la catégorie « climat » – « solution ».
🔧 Des sources scientifiques de référence
La sélection des mots-clés du dictionnaire a été réalisée sur la base de sources officielles ou scientifiques de référence (le GIEC, « Mon Parcours Transition » pour les fonctionnaires, le tableau de bord du Sécrétariat général à la planification écologique (SGPE), l’IPBES).
☀️ Les catégories du climat

Constat : les concepts généraux relatifs aux enjeux climatiques.
Quelques exemples : changement climatique, habitabilité de la planète, bilan carbone, mais aussi GIEC, transition écologique…

Causes : les raisons du dérèglement climatique.
Quelques exemples : CO2, gaz à effet de serre, méthane, énergies fossiles, inaction climatique…

Conséquences : les impacts du changement climatique.
Quelques exemples : hausse des températures, acidification des océans, montée des eaux, l’année la plus chaude…

Solutions : les leviers d’action aux niveaux structurel, collectif et individuel.
Quelques exemples : panneaux solaires, biocarburant, geste écologique, reforestation…
🐦 Les catégories de la biodiversité

Constat : les concepts généraux relatifs à la biodiversité.
Quelques exemples : biodiversité, écosystèmes, diversité biologique, IPBES…

Causes : les raisons de l’érosion de la biodiversité
Quelques exemples : pesticides, déforestation, braconnage, agriculture intensive, acidification des océans,…

Conséquences : les impacts de la crise de la biodiversité.
Quelques exemples : disparition du vivant, dégradation du sol, espèces menacées, espèces invasives…

Solutions : les leviers d’action aux niveaux structurel, collectif et individuel.
Quelques exemples : agroforesterie, protection de l’environnement, restauration de la nature, réintroduction des espèces…
💧 Les catégories des ressources naturelles

Les causes et les conséquences de la crise des ressources naturelles, liées à leur dégradation et à leur raréfaction.
Quelques exemples : limites planétaires, accès à l’eau, surexploitation, déficit de pluie, métaux rares…

Solutions : les leviers d’action aux niveaux structurel, collectif et individuel.
Quelques exemples : sobriété, énergie renouvelable, réserve d’eau, valorisation des déchets, agriculture plus verte…
4 – Le calcul du temps d’antenne
Le flux audiovisuel est divisé en blocs de 20 secondes. Chaque bloc de 20 secondes contenant au moins un mot-clé du dictionnaire est pris en compte par l’OMÉ. La somme de ces blocs de 20 secondes est ensuite rapportée au total du temps d’antenne mesuré, pour définir le pourcentage de temps d’antenne accordé par les médias aux enjeux environnementaux.
Exemples :
- Dans une émission d’une heure, l’Observatoire décèle des mots-clés de la transition écologique à trois moments : 12:02:00 ; 12:02:30 ; 12:02:50. Trois blocs distincts de 20 secondes sont ainsi pris en compte, soit 60 secondes au total, représentant 1,7% du temps d’antenne (60 secondes ÷ 3600 secondes x 100 = 1,66%).
- Dans une autre émission d’une heure, des mots-clés du dictionnaire ont été repérés aux trois moments suivants : 12:02:00 ; 12:02:05 ; 12:02:10. Ces moments appartiennent au même intervalle de 20 secondes. Ainsi, un seul bloc de 20 secondes est pris en compte, représentant 0,6% du temps d’antenne (20 secondes ÷ 3600 secondes x 100 = 0,55%).
5 – Des analyses thématiques spécifiques
Afin de pouvoir tenir compte des spécificités de certaines thématiques, l’Observatoire co-construit avec des acteurs de la société civile un ensemble d’analyses thématiques, nécessitant des méthodologies dédiées.
Notre comité d’experts
Un comité d’experts, composé de scientifiques spécialisés dans la médiatisation des enjeux environnementaux et de spécialistes de la transition écologique, a accompagné le développement de la méthodologie de l’Observatoire.
Nataly Botero
Analyste du discours et sémiologue
Université Paris-Panthéon-Assas
Laurent Cordonier
Sociologue
Fondation Descartes
Claire Dale
Conseillère sénior Transition écologique
Behavioural Insight Team
Arthur Grimonpont
Expert en IA et information
Auteur d’Algocratie
Nicolas Hervé
Chercheur en informatique
Institut national de l’Audiovisuel (INA)
Marie-Elodie Perga
Professeure en limnologie
Université de Lausanne

